Deuxième page
- Nicolas, réveille-toi, c’est la dernière fois que je te le dis, je m’en vais.
Pour toute réponse, sa sœur obtient un grognement, il se rendort en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Aux pieds de son lit gisent des magasines, des emballages de nourritures divers, des bouteilles vides, des détritus non-identifiés et ses vêtements de la veille. Aujourd’hui, et une fois de plus, Nicolas n’ira pas au cours, il restera dans la seule partie du monde qui peut au moins montrer l’illusion de lui appartenir : sa chambre. Il dormira, ça au moins, il en est sûr, il le fait bien.
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- Mélanie Duchêne.
- Présente.
Elle déteste ce nom. Le professeur vient d’arriver et avant même de se présenter, il commence l’appel.
- Nicolas, absent ?
Réponse collégiale :
- Oh oui !
- Et ben il est encore bien parti celui-là !
Et la matinée passe, les cours c’est les cours : il y a les intéressants, les moins intéressants, les utiles, les inutiles. Pourpre en a vu des profs, des écoles, des classes différentes. A la limite, c’est mieux comme ça, le changement empêche la monotonie, c’est bien connu, et la monotonie, c’est quelque chose qui s’installe bien trop vite. C’est peut-être pour ça qu’elle a choisi cette vie, elle fuit l’empâtement en voulant prouver que le véritable homme moderne rejette la sédentarité.