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Le réveil affiche 6h59

26 juillet 2006

Septième page

-         Tu lui as quoi ?

-         Je lui ai prêté ma voiture. C’est la mienne après tout, je l’ai gagnée, et puis, je me charge d’arranger ça, il croit juste que je roule sans permis.

-         Oui, et que tu as piqué une bagnole, tu sais très bien qu’il va continuer à te faire chanter. Mais enfin, tu as passé l’âge de ce genre de gaminerie, tu sais très bien que c’est beaucoup trop dangereux.

     Mélanie rentre du restaurant d’Anne en train, elle sait que c’est dangereux de rester, mais elle ne peut se résigner à fuir une fois de plus, du moins pas si vite, pas encore.

¨

     On sonne. Elle ouvre la porte. Il lui lance les clefs.

-         C’est sympa, chez toi !

     Elle se place dans l’encadrement de la porte pour ne lui laisser apercevoir que le minimum de la pièce.

-         Alors, voilà le deal, tu t’es bien éclaté avec ma caisse, maintenant, tu fermes ta gueule et tu me laisses vivre ma vie.

    Un clin d’œil, il fait demi tour. Il est 23h, dimanche. Miraculeusement, il a ramené la voiture à temps. Elle part.

¨

-         Nicolas !

-         Oui.

-         Nicolas, il est l’heure, je m’en vais.

-         Attends, je pars avec toi !

-         C’est la première fois que je te vois te lever le lundi matin.

-         Il faut un début à tout.

-         Où t’étais ce week-end ?

-         Nulle part et partout, tu sais bien.

¨

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25 juillet 2006

Sixième page

-         Ce n’est pas bien du tout de rouler sans permis et en plus  d’écraser les gens, lui glisse-t-il à l’oreille en passant derrière elle pour aller s’asseoir à sa place, le lendemain, au cours.

     La soirée d’hier fut difficile pour Mélanie, elle mit un peu de temps pour se rendre compte, qu’en fait, les ennuis commencent. Soucieuse et fatiguée, elle passe une pénible matinée. Après les cours, elle s’en va le plus discrètement possible, ne souhaitant croiser personne.

-         Mélanie, je me trompe ?

     Au coin d’un couloir, il se tenait appuyé contre un mur, apparu comme par magie.

-         Toi, t’es une fille pas comme les autres, il y a un truc qui cloche. J’ai pas encore trouvé quoi, mais ça ne va pas tarder. Au début, je me suis dit que t’avais doublé, mais quand j’ai vu ton dossier, je me suis rendu compte qu’en fait, t’as pas l’âge de conduire. Encore plus étrange, je me demande comment tu fais pour avoir une bagnole pareille avec un père postier ; la fonction publique, ça rapporte pas un max., que je sache.

-         C’est quoi ton job, détective privé ?

-         Non, mais je pourrais te dénoncer, rien ne m’en empêche.

-         Qu’est-ce que tu veux ?

-         Pas grand chose, que tu me prêtes ta voiture pour ce week-end.

     Les ennuis ont vraiment commencé.

24 juillet 2006

Cinquième page

-         Nicolas !

-         Oui, Marie-cath.

-         C’est génial, tout le monde me reconnaît aujourd’hui ! Enfin bref, tu viens boire un verre avec nous ?

-         Non merci, je suis fatigué, demain peut-être.

-         Mais qu’est-ce que vous avez tous ? Y’a une épidémie de mononucléose ou quoi ? Mélanie vient de me dire exactement la même chose il y a une minute ! Mélanie, la nouvelle : habillée en noir, ne dit pas grand chose, grande mince,…

-         Oui, je vois. T’as parlé avec elle ? Sympa ?

-         Pas très causante, comme toi, quoi !

-         Au revoir, Marie-cath.

-         Salut, dis, t’es sûr que tu veux pas venir ?

     Il est déjà loin et ne se retournera pas, il supporte la voix aiguë de Marie-cath uniquement par politesse, pour avoir de vagues renseignement sur le monde qui l’entoure ou parce qu’il a trop bu (et encore). Il rentre chez lui machinalement lorsque…

¨

-         Faites attention quand vous traversez.

     Elle reconnaît Nicolas, fait mine de s’excuser et s’en va très vite.

¨

22 juillet 2006

Quatrième page

-         Nicolas, heureux de te voir parmi nous, j’espère que tu as passé une bonne matinée. Bien dormi ? J’ai quand même un conseil à te donner mon petit gars.

     Nicolas déteste les conseils, les profs qui ont les dents jaunes et une mauvaise haleine et plus particulièrement les profs aux dents jaunes et mauvaise haleine qui lui donnent des conseils.

-         Mon petit Nicolas, tu sais que si tu recommences comme l’année dernière, ça se passera de la même façon. Tu sais bien que ce n’est pas nous qui avons refusé ton homologation, c’est l’administration. Il faut dire que quatre mois d’absences injustifiées sur dix mois de cours, c’est un record. Et bien mes chers nouveaux élèves, que ce jeune homme vous serve de leçon : il ne suffit pas d’avoir ses points pour sortir du secondaire, dieu sait comment il les a eus d’ailleurs.

     Il regarde le professeur droit dans les yeux avec un demi-sourire.

¨

-         Mélanie !

-         Oui, Marie-cath, dit-elle sans se retourner.

-         Et ben dit donc ! T’as déjà enregistré le son de ma voix, c’est dingue !

-         Dingue !

-         Enfin bref, on va boire un verre avec les autres, tu nous suis ?

-         Pas ce soir, demain peut-être. Dis-moi : qui est le mec qui s’est fait sermonner tout à l’heure ?

-         Nicolas ? C’est quelqu’un de bizarre, des fois il est là, des fois il est pas là et on le voit plus pendant des jours et tout d’un coup il émerge. Tout le monde le connaît, ici, il est très populaire, tout le monde aimerait le connaître vraiment, je veux dire : en profondeur quoi, mais personne n'y arrive. Il est pas mal hein ? Mais il a doublé sa dernière  à cause de ses absences, c’est triste n’est-ce pas ? En fait, les profs peuvent pas supporter qu’un élève ait pas besoin d’eux c’est tout. T’es sûre que tu veux pas venir, il sera peut-être là ?

-         Pas ce soir, je suis fatiguée. Merci quand même !

     Pourpre s’éloigne et rejoint un parking quelques pâtés de maisons plus loin. Lors de cette première journée, elle a bien étudié les visages de chaque élève et de chaque professeur ou membre du personnel de l’école. Elle ne reconnaît personne aux alentours. Un dernier coup d’œil, elle entre dans une jeep noire et démarre. Elle fait un détour par l’arrière de la ville. Mais au coin d’une rue…

-         Vous pouvez pas faire attention !

21 juillet 2006

Troisième page

-         Bonjours, tu es nouvelle ?

     Pourpre déteste les boucles blondes, les robes nunuches et les gens qui posent des questions en sachant la réponse, surtout quand ils parlent fort et avec une voix aiguë.

-         Oui, évidemment.

-         Moi c’est Marie-Catherine, mais tout le monde m’appelle Marie-Cath, mais si tu préfères, tu peux m’appeler Marie-Catherine, ça ne me dérange pas du tout. Toi c’est Mélanie, c’est ça ?

-         Oui, évidemment.

-         Je sens qu’on va être copines ! Je te ferai visiter si tu veux. Je te présenterai un peu tout le monde, j’habite ici depuis longtemps, je connais assez bien  le coin.

-         Cool ! En tout cas, j’aime bien ta coupe de cheveux, c’est sympa, ça fait boucle d’or.

-         Merci.

     Sainte hypocrisie, mère de l’intégration !

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20 juillet 2006

Deuxième page

-         Nicolas, réveille-toi, c’est la dernière fois que je te le dis, je m’en vais.

     Pour toute réponse, sa sœur obtient un grognement, il se rendort en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Aux pieds de son lit gisent des magasines, des emballages de nourritures divers, des bouteilles vides, des détritus non-identifiés et ses vêtements de la veille. Aujourd’hui, et une fois de plus, Nicolas n’ira pas au cours, il restera dans la seule partie du monde qui peut au moins montrer l’illusion de lui appartenir : sa chambre. Il dormira, ça au moins, il en est sûr, il le fait bien.

¨

-         Mélanie Duchêne.

-         Présente.

     Elle déteste ce nom. Le professeur vient d’arriver et avant même de se présenter, il commence  l’appel.

-         Nicolas, absent ?

     Réponse collégiale :

-         Oh oui !

-         Et ben il est encore bien parti celui-là !

     Et la matinée passe, les cours c’est les cours : il y a les intéressants, les moins intéressants, les utiles, les inutiles. Pourpre en a vu des profs, des écoles, des classes différentes. A la limite, c’est mieux comme ça, le changement empêche la monotonie, c’est bien connu, et la monotonie, c’est quelque chose qui s’installe bien trop vite. C’est peut-être pour ça qu’elle a choisi cette vie, elle fuit l’empâtement en voulant prouver que le véritable homme moderne rejette la sédentarité.

20 juillet 2006

première page

       Le réveil affiche 6h59, elle ouvre un œil, puis se lève. Elle descend les escaliers. Arrivée en bas, elle entend le réveil sonner ( il est toujours branché au cas où un jour elle s’endormirait complètement ). Elle boit son thé vert et mange son pain complet de façon quasi rituelle. Elle s’habille, se maquille soigneusement, puis part, à pied.

     C’est la rentrée des classes, elle s’est inscrite dans un lycée de la région, seule, il y a une semaine. Elle rejoint sa classe, salle n°32. Le professeur n’est pas encore là, seuls quelques élèves lève-tôt discutent. Mais ils s’arrêtent de parler dès qu’elle entre, il est vrai que son apparence déconcerte quelque peu : elle est grande, pâle, belle. Vêtue de noir comme à son habitude, elle avance sans mot dire et s’installe au fond. Regardant les élèves retournés vers elle, elle leur lance un sourire énigmatique : calme, gentil, mais étrange.

     Se lève Simon, il s’avance nonchalamment vers elle, s’assied en face. Et après un court silence qui lui permit de replacer la mèche qui lui courrait devant l’œil et de mouiller ses lèvres d’une façon qu’il voulait sexy, il lâche cette phrase tellement lourde et commune :

-         C’est quoi ton p’tit nom ?

     Ce qui ne manque pas d’enlever à Simon auprès de notre personnage principal toute crédibilité et le tantinet de charme qui pouvait rester sous ses faux-air de tombeur. Quoi qu’il en soit, pas le moins du monde décontenancée par ce genre de séducteur amateur, elle répond froidement :

-         Mélanie, enchantée. A qui ai-je affaire ?

     Simon s’attendait plutôt à un ricanement stupide se voulant timide pour masquer le temps de compréhension de la question, bien plus fréquent chez les filles de son âge. Il lui aurait répondu :

-         Ne sois pas timide, une aussi jolie fille que toi.

     Et enfin quand elle aurait craché le morceau, il aurait surenchéri avec :

-         Mais c’est magnifique comme prénom !

     Elle aurait baragouiné un remerciement. Il lui aurait fait visiter l’école. Ils auraient été boire un verre après les cours. Et il s’en serait suivi une pseudo « love story » d’environ deux semaines comme on sait si bien les vivre quand on a dix-sept ans.

     Sauf que ce coup-ci, en une phrase, Pourpre avait réussi à faire plonger tous ses plans au fond d’une piscine d’eau sombre. Et du coup, c’est lui qui se chope le rire niais, juste le temps de trouver une parade.

20 juillet 2006

Remarques préliminaires

Cet ouvrage était, dans un premier temps destiné à un public jeune (15-20 ans). Mais je pense que l'on peut trouver l'intrigue intéressente, même sans s'identifier totalement au personnage principal.

Quant à l'histoire et à l'intrigue, elle se dévoilera petit-à-petit au fil des pages. Ne soyez donc pas déroutés si des éléments vous semblent flous.

Enfin,  je le redis car on ne le dit jamais assez. Le contenu entier de ce blog est protégé par le droit d'auteur. (pour en savoir plus http://fr.wikipedia.org/wiki/Droit_d'auteur). Toute infraction sera systématiquement poursuive. Et je compte sur vous, chers lecteurs pour jouer les indics...

Une denière chose, je ne laisse pas d'adresse email mais je contacterai avec plaisir les gentils commentateurs qui en exprimeront le désir.

Bonne lecture à tous.

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Le réveil affiche 6h59
  • Je vous propose de découvrir, en ligne, mon nouveau livre, au fil des jours. Attention ! Le contenu de ce blog est protégé par la Loi sur le droit d'auteur. Toute infraction sera systématiquement poursuivie. Sur ce, bonne lecture.
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